Le kākāpō (du māori « perroquet de nuit ») est le seul perroquet nocturne incapable de voler. Oiseau endémique de Nouvelle-Zélande menacé d’extinction, les quelques spécimens restants ont été relocalisés sur trois îles exemptes de ses prédateurs les plus féroces (chats et autres mammifères carnivores introduits par les colons européens).

Les kākāpōs, à la saison des amours, aménagent un lek (aire de parade) sur des sommets ou des crêtes, loin de leurs territoires habituels. 
Ils font parti des rares oiseaux à les construire selon un réseau de bols reliés par des sentiers.

Chaque mâle creuse et entretient un ou plusieurs bols de 30 à 60 cm de diamètre et de 5 à 20 cm de profondeur. 
Chaque bol est le réflecteur/amplificateur de ses cris de parade nuptiale, des boums de basse fréquence qui peuvent être entendus jusqu’à 5 km alentours. 
Chaque cycle de chant, ponctué de courtes pauses, est une succession de cris associés à une suite de postures qui s’enchainent chaque nuit.

C’est autour de cette particularité comportementale propre au kākāpō que s’est inscrite cette recherche. En empruntant à son répertoire de gestes, d’attitudes et de sons, la performance s’active autour de 3 moments de création :

  • dispositif scénique (lek)
  • dispositif sonore (boums)
  • costume-abri (aguet-affut)

Les actes-productions du kākāpō sont décorrélés de leurs finalités premières, la reproduction. La parade devient prétexte à une performance sonore sur laquelle se déploie une chorégraphie-transe à la dimension esthétique intrinsèque, tout en soulignant le caractère inadapté ou aberrant du perroquet, qui le rend à la fois beau et loufoque.